
Il y a maintenant cinq mois qu’aucun groupe de volontaires internationaux n’a mis le pied sur une base militaire de Tsahal en Israël. En regardant vers l’avenir, l’armée israélienne a officiellement annulé la participation des volontaires pour août et septembre également, et nous ne savons toujours pas quand l’activité normale de Sar-El, en soutien à Tsahal, reprendra.
Il ne fait aucun doute que l’absence des volontaires se fait sentir sur les bases à travers tout le pays. Habituellement, l’été est une période de pointe pour les groupes de bénévoles venant en Israël, et Sar-El ressent fortement ce vide. Beaucoup de travail et de projets en attente attendent d’être entrepris à notre retour.
En tant qu’ancien volontaire et désormais retraité vivant en Israël, j’ai eu le privilège d’apporter mon aide à l’équipe de Sar-El dans un rôle administratif au cours des dernières années. Cela s’ajoute à ma participation continue en tant que volontaire sur les bases, où j’ai eu la chance de travailler sur une grande variété de sites de l’armée, grands et petits, ainsi que sur des bases navales et aériennes.
Lors de récentes conversations avec plusieurs de mes amis, anciens volontaires de Sar-El, tant en Israël qu’aux États-Unis, j’ai pris conscience à quel point cet aspect important et significatif de nos vies nous manque.
Cela m’a beaucoup fait réfléchir à mes premières expériences avec Sar-El et à la première fois où j’ai eu la chance de rencontrer le général Aharon Davidi (z’’l), ancien commandant des parachutistes et fondateur visionnaire bien-aimé de Sar-El. C’était son idée de fournir des travailleurs bénévoles pour remplacer les réservistes mobilisés lors de l’opération Paix en Galilée en 1982. Le succès de cette initiative a conduit à la création officielle de Sar-El l’année suivante. À ses débuts, les volontaires de Sar-El n’aidaient pas seulement sur les bases de Tsahal : ils étaient également affectés à des hôpitaux et à des kibboutzim. Mon premier Sar-El, en 1987, fut en fait une mission d’un mois comme ouvrier agricole au kibboutz Lavi en Galilée, remplaçant un membre mobilisé en urgence.
La pause actuelle du programme nous offre l’occasion de regarder en arrière sur les 38 années de service de Sar-El à l’État d’Israël. Je suis certain que nous sommes tous impressionnés par son évolution et sa croissance spectaculaire, accueillant aujourd’hui des volontaires de 30 pays pour soutenir nos soldats de multiples façons. On estime que plus de 250 000 hommes et femmes ont apporté leur soutien logistique, incluant à la fois des Juifs et des justes parmi les nations. En ces jours difficiles de crise sanitaire, d’antisémitisme et d’antisionisme croissants, ce lien continu avec les volontaires nous rappelle une fois de plus que le peuple juif n’est vraiment pas seul. Nous, Israéliens, devons toujours nous souvenir que nous avons des amis et des soutiens incroyablement engagés dans le monde entier, prêts à consacrer leurs ressources financières et leurs précieuses vacances pour venir physiquement nous aider, beaucoup revenant année après année.
Beaucoup se demandent quel devrait être l’axe principal de Sar-El et de ses fidèles volontaires dans les prochains mois, à mesure que nous espérons revenir à une normalité progressive. La direction travaille actuellement à renforcer ses capacités opérationnelles internes, en améliorant sa base de données ainsi que ses systèmes et protocoles. C’est le moment idéal pour cela, tout en maintenant un contact fort avec nos représentants à travers le monde. Mais c’est aussi le moment pour nous tous de rester en lien et de nous encourager mutuellement, en cherchant de nouvelles façons de faire connaître ce programme de bénévolat extraordinaire qui nous tient tant à cœur.
Au cours des deux dernières années, une grande partie de mon temps de volontaire administratif a été consacrée à aider à organiser la participation d’olim d’Amérique du Nord à Sar-El. Plusieurs centaines d’entre eux, après avoir fait leur alyah, continuent de s’engager. Mais, en vérité, trop peu d’olim connaissent ce programme, et je crois qu’il faut en faire davantage pour le leur faire découvrir.
En parlant avec de nombreux olim au fil des ans au sujet de Sar-El, j’ai noté qu’une fois acclimatés et en activité, beaucoup expriment le désir de trouver une manière de contribuer et de redonner à notre pays. Avec tant de nouveaux arrivants de l’étranger montrant une incroyable dévotion et un amour sincère pour Israël, comment pourrions-nous, en tant que citoyens israéliens, en faire moins ? En travaillant sur une base militaire, les olim ont une opportunité unique d’approfondir leur connaissance d’un aspect important de la vie israélienne, d’élever le moral des soldats avec lesquels ils collaborent et, en même temps, d’apporter une contribution significative à leur nouvelle patrie.
Pendant la pandémie de coronavirus, un très petit nombre d’olim a effectivement pu accéder à une base de Tsahal pour aider Sar-El. Ils sont venus en tant que travailleurs journaliers, faisant la navette quelques jours par semaine sur un nombre limité de sites. En raison des restrictions de vols entrants et des règles de quarantaine, les seuls autres volontaires cet été ont été un groupe de jeunes adultes déjà présents en Israël dans le cadre d’un programme de longue durée commencé avant la crise. Tsahal continue d’évaluer la situation avec précaution et reste très attentif à l’activité qui peut être autorisée sur ses bases. La sécurité des soldats, ainsi que celle des volontaires qui les accompagnent, demeure la priorité absolue.
En attendant, espérons et prions que nous puissions bientôt tourner la page de cette crise sanitaire mondiale et reprendre notre participation à ce programme de volontariat extraordinaire que nous aimons tant. Restez en bonne santé et gardez courage !
Auteur de l’article : Howie Mischel – 1er août 2020